Faire le grand saut dans la vie de freelance : un rêve ou un cauchemar ?

Vous en avez assez de la routine étouffante des 9 à 5, des longues heures de transport et de répondre à un supérieur ? Le freelancing fait miroiter une liberté et une indépendance professionelle totale. Mais avant de franchir le pas, comprenez bien les réalités de cette vie aux allures de rêve.

De plus en plus de travailleurs quittent les sentiers battus pour se lancer en freelance. En 2022, on comptait déjà 1,4 million de freelances rien qu’en France, soit une hausse de 18% en 4 ans selon le baromètre Lepor de l’Observatoire de l’Ubérisation. Une tendance qui ne fait que s’accélérer avec les nouvelles générations, séduites par la flexibilité et l’autonomie prônées par ce mode de vie.

Être le capitaine de son navire professionnel

Le premier avantage évident du freelancing ? La liberté et la flexibilité totales qu’il procure. En devenant freelance, vous devenez votre propre patron, gérant vous-même votre emploi du temps et l’organisation de votre travail sans avoir de comptes à rendre à qui que ce soit.

Que ce soit le matin, le soir ou le week-end, vous fixez vos propres créneaux pour travailler. Plus besoin de subir les embouteillages et la cohue des transports en communpour rejoindre un bureau à heure fixe. Travaillez de chez vous, en voyage ou dans un espace de coworking, au gré de vos envies et de votre inspiration du moment.

De Paul, freelance depuis 3 ans :

« En freelance, ma journée de travail n’a ni queue ni tête. Je peux très bien commencer à 5h du mat’ quand je suis motivé, faire une coupure pour aller faire un footing, et enchaîner jusqu’à 22h. Cette liberté dans la gestion de mon temps m’a transformé. »

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Autre avantage de taille du freelancing : un meilleur équilibre entre vie pro et vie perso. Fini le traditionnel 9 à 5 au bureau à devoir délaisser vos proches au profit du travail. En étant freelance, vous êtes aux commandes pour faire coïncider vos deux vies.

Dites adieu au stress du 9 à 5 !

En freelance, plus besoin de demander des congés ou de jongler avec des horaires fixes. Vous adapterez tout simplement vos horaires en fonction de vos priorités personnelles. Envie d’aller récupérer vos enfants à la sortie de l’école tous les jours ? Pas de problème, ajustez vos créneaux de travail en conséquence. Prévu un road trip de quelques semaines ? Emportez vos missions avec vous, vous les réaliserez depuis la route.

De plus, plus de suées glacées en entendant le réveil sonner. En freelance, vous profitez de grasses matinées sans culpabilité. Et vous gagnez également du temps et de la sérénité en évitant les trajets stressants et la promiscuité des transports bondés.

« Depuis que je suis devenu freelance, je ressens un véritable mieux-être au quotidien. Fini le stress des rendez-vous ratés, des retards et de l’open space bruyant. Je peux enfin me concentrer sereinement sur mon travail tout en ayant la possibilité de faire des pauses quand j’en ressens le besoin. » – Camille, freelance depuis 2 ans

Les montagnes russes des revenus du freelance

Si les avantages de la vie de freelance sont alléchants, il convient aussi de garder à l’esprit ses principaux inconvénients. Le premier, et non des moindres, est l’instabilité et les fluctuations des revenus. Adieu le confort du salaire fixe à la fin du mois. Une fois freelance, vos revenus dépendront entièrement des missions que vous réussirez à décrocher.

Les premiers mois, voire les premières années, peuvent s’avérer compliqués financièrement. Il faut en effet constituer d’abord un portefeuille de clients et acquérir une solide réputation dans votre secteur d’activité. Une fois bien installé, vos revenus mensuels connaîtront des hauts et des bas, au gré des périodes plus ou moins chargées en nouveaux projets.

D’après une étude de l’Observatoire de l’Ubérisation, près de 40% des freelances ont connu des problèmes de trésorerie au cours de leur première année d’activité. Une irrégularité des entrées d’argent qui nécessite de la rigueur en gestion, mais surtout de constituer préalablement un matelas financier pour parer aux creux à venir.

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Seul(e) maître à bord, un défi de taille

Autre revers de la médaille du freelancing : l’isolement et la solitude inhérents à ce mode de vie indépendant. Fini l’ambiance chaleureuse d’une équipe soudée dans laquelle vous pouviez vous épauler et partager les bons moments. En freelance, c’est vous, et vous seul, aux commandes.

Pas de collègues à qui se confier quand une journée est difficile, pas de supérieur pour vous guider ou vous remotiver. La solitude peut rapidement peser sur le moral, surtout pendant les périodes de creux entre deux missions. Il devient alors essentiel de savoir se responsabiliser et rester motivé par vous-même, sans l’aide d’une structure extérieure.

« Au début de mon freelancing, j’ai vécu des moments de grosse solitude. Le manque d’interactions sociales au bureau m’a fait un peu déprimer. J’ai réussi à surmonter ça en rejoignant des communautés de freelances en ligne et en allant régulièrement dans des espaces de coworking. » – Inès, freelance depuis 4 ans

Cette indépendance totale a en effet un autre revers : la lourde charge mentale à assumer au quotidien. Plus de hiérarchie pour vous épauler ou vous diriger, vous devez jongler entre de multiples casquettes : commerciale pour démarcher les clients, experte dans votre domaine, gestionnaire administrative et même psychologue pour vous auto-motiver.

Rester organisé et proactif relève donc d’un véritable défi au quotidien quand on est freelance. Outre une excellente gestion du temps et des priorités, il faut aussi être résistant au stress pour ne pas se laisser submerger par toutes ces responsabilités. Une solide dose de discipline personnelle est indispensable pour maintenir un rythme de travail efficace sur la durée.

Les dédales bureaucratiques du freelancing

Votre motivation et votre débrouillardise seront aussi mises à l’épreuve face au flou juridique et administratif qui entoure le statut de freelance. Première étape cruciale : choisir le bon statut légal pour exercer en toute légalité.

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Le plus connu reste celui de l’auto-entreprise (ou micro-entreprise), apprécié pour sa simplicité administrative et comptable. Mais d’autres options existent comme la SASU, l’EURL ou l’Entreprise Individuelle, chacune avec ses propres spécificités en terme de responsabilités, de fiscalité et de charges sociales. Bien s’entourer avant de se lancer est crucial pour démarrer sur de bons rails juridiques.

Une fois le statut choisi, c’est l’épineuse gestion administrative qui débute. Exit les feuilles de paie établies par l’employeur, le freelance doit s’occuper lui-même de toute sa comptabilité : facturation, règlements aux organismes sociaux, déclarations et paiement des charges, de la TVA, de l’impôt sur le revenu… Un casse-tête bureaucratique pour les plus néophytes, qui conduit la plupart des freelances à se faire épauler par un expert-comptable.

« En devenant freelance, je ne m’attendais pas à passer autant de temps dans les démarches administratives ! Entre la création du statut, l’inscription auprès des différents organismes, les déclarations trimestrielles… le côté financier et juridique était un vrai casse-tête au début. J’ai dû me former en accéléré. » – Thomas, freelance depuis 3 ans

Autre élément à ne surtout pas négliger en freelance : la protection sociale. Exit la couverture maladie et les indemnités chômage offertes par l’employeur. Le freelance doit s’assurer par ses propres moyens, auprès de la Sécurité Sociale et d’une mutuelle complémentaire, mais aussi souscrire des assurances spécifiques (retraite, prévoyance, responsabilité civile professionnelle). Une protection sur-mesure indispensable mais dont le coût peut vite devenir un poids financier.

Votre feuille de route pour une reconversion réussie

Avant de vous lancer corps et âme dans le freelancing, quelques derniers conseils avisés pour bien préparer votre transition et optimiser vos chances de réussite :

  • Définissez un business plan réaliste, avec un matelas financier suffisant pour subvenir à vos besoins pendant au moins 6 mois, le temps de décrocher vos premiers clients.
  • Capitalisez sur vos compétences et identifiez votre créneau porteur. Spécialisez-vous dans un domaine précis pour vous démarquer.
  • Développez un réseau professionnel solide dès le début, qu’il soit physique ou en ligne. Multipliez les rencontres pour vous faire connaître et démarcher de futurs clients.
  • Structurez vos process de travail pour rester organisé et discipliné, malgré l’absence de hiérarchie. Fixez-vous des routines et des objectifs réguliers.
  • Prévoyez des solutions pour briser l’isolement : co-working, réunions freelances, interactions en ligne…

Le plus essentiel étant de garder un bon équilibre vie pro/perso, malgré la charge mentale intensive. N’hésitez pas à vous accorder des coupures régulières pour vous aérer et lever le pied. La clé est de trouver votre propre rythme de croisière, celui qui vous convient le mieux pour être épanoui et productif au quotidien.

Le freelancing est une voie exigeante mais gratifiante pour qui sait s’y préparer et la suivre avec discipline. Alors, prêt à franchir le cap et à vivre la grande aventure de l’indépendance professionnelle ?