Démissionner pour créer son entreprise représente un pari risqué mais potentiellement très gratifiant. Cet acte engageant nécessite une préparation minutieuse pour franchir toutes les étapes réglementaires et maximiser vos chances de succès. Dans ce guide complet, nous vous dévoilons les clés pour mener à bien votre projet entrepreneurial après une démission, des conditions préalables aux aides financières en passant par la procédure à suivre. Prêt à tout quitter pour réaliser votre rêve ?
Les incontournables avant de démissionner
La première condition pour pouvoir démissionner en vue de se lancer dans l’entrepreneuriat est d’être titulaire d’un contrat à durée indéterminée (CDI). En cas de CDD, vous n’aurez d’autre choix que d’attendre sereinement l’arrivée du terme pour vous consacrer à votre projet. Le Code du travail est formel sur ce point.
Une fois la nature de votre contrat vérifiée, penchons-nous sur un point névralgique : l’éventuelle présence d’une clause de non-concurrence dans celui-ci. Son existence pourrait sérieusement compromettre vos ambitions entrepreneuriales en vous interdisant légalement d’exercer une activité concurrente durant une période définie. Votre ancien employeur pourrait exiger des dommages et intérêts conséquents en cas de violation. Étudiez donc attentivement cette clause.
Vous hésitez encore entre la démission et une autre voie ? La rupture conventionnelle offre une alternative des plus intéressantes. Il s’agit d’un accord négocié avec votre employeur pour mettre fin à votre contrat de travail, vous ouvrant droit à une indemnité financière ainsi qu’aux allocations chômage. Votre employeur doit cependant approuver cette rupture à l’amiable.
La démission représente la solution la plus risquée mais aussi la plus libre. En rompant unilatéralement votre contrat, vous faites un choix engageant en sacrifiant la sécurité d’un revenu fixe. Cependant, cette voie vous permettra de vous consacrer pleinement et sereinement au développement de votre propre entreprise, gage de potentielles réussites futures ! Une décision capitale à ne pas prendre à la légère.
Anticiper et peaufiner votre projet entrepreneurial
Avant de franchir le cap en démissionnant, il est primordial de bien préparer votre future activité. Commencez par définir précisément votre concept d’entreprise à travers un business plan complet. Étudiez le marché, vos cibles, vos canaux de distribution, vos ressources et financements nécessaires. Ce travail préalable vous permettra d’affiner votre idée et d’en chiffrer la viabilité.
Le choix de la forme juridique s’avère également crucial. Pour démarrer en douceur, le statut d’auto-entrepreneur ou de micro-entreprise peuvent convenir. Idéaux pour tester votre activité sans trop d’investissement, ils présentent cependant des seuils de chiffre d’affaires à ne pas dépasser. Pour plus d’ambitions, tournez-vous vers l’Entreprise Individuelle (EI) ou l’Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée (EIRL).
Si vous visez la création d’une entité de plus grande envergure, les sociétés commerciales comme l’EURL, la SASU, la SAS ou la SARL s’imposeront. Réfléchissez à l’éventualité d’associés, à la responsabilité engagée, aux obligations comptables et financières…Chaque statut comporte avantages et contraintes.
Après avoir défini les contours de votre projet, il vous faudra réunir les financements nécessaires. Les prêts bancaires, l’apport personnel, les aides publiques se cumulent bien souvent. Anticipez un manque à gagner durant les premiers mois pour assurer vos dépenses courantes.
Les aides à la création après démission
Peu connue avant 2019 mais désormais très intéressante : la possibilité de toucher l’allocation chômage (ARE) après une démission pour création d’entreprise ! Sous certaines conditions, vous pourrez en bénéficier pour amortir le manque à gagner des premiers mois.
Pour y prétendre, vous devrez justifier d’au moins 5 ans d’ancienneté en CDI et faire valider le « caractère réel et sérieux » de votre projet par une commission ad hoc. Une procédure bien spécifique impliquant de réaliser un conseil en évolution professionnelle dès avant la démission.
Autre levier financier non négligeable, l’Aide aux Créateurs et Repreneurs d’Entreprises (ACRE). Ce dispositif, anciennement nommé ACCRE, vous permettra d’être exonéré partiellement ou totalement des charges sociales durant la première année d’activité.
Enfin, une option séduisante s’offre à vous : percevoir en une fois 60% de vos droits restants à l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi sous forme de capital. On parle alors de l’ARCE, versée en deux fois.
De multiples aides complémentaires existent au niveau local et national, qu’il s’agisse de primes, prêts à taux zéro ou exonérations fiscales. Renseignez-vous auprès des différents organismes !
Bien gérer la transition après la démission
Votre démission actée et votre entreprise créée, l’aventure entrepreneuriale ne fait que commencer ! Il vous faudra avant tout suivre de près l’avancement de votre projet pour détecter les éventuels points de blocage et les régler au plus vite.
Côté finances, soyez particulièrement vigilant durant cette phase de lancement. Tenez un budget serré en évitant tout investissement superflu et en réduisant vos dépenses personnelles au strict nécessaire. Puisez dans votre épargne de précaution si besoin.
Pour limiter les risques, vous pouvez envisager de combiner activités salariées et entrepreneuriales dans un premier temps. Le idéal ? Conserver un emploi à temps partiel le temps que votre entreprise prenne son envol.
Conclusion
Démissionner pour se lancer représente un profond changement de vie, aux multiples étapes à anticiper. Des conditions préalables à respecter, une procédure à suivre, mais aussi de nombreuses aides à activation pour vous permettre cette transition en toute sérénité. Nul doute que la création après démission constitue un pari sur l’avenir, au potentiel de réussite personnelle et professionnelle immense ! En suivant ces clés, aucun doute que vous franchirez avec succès ce cap décisif.